Mercredi 15 Février, 2023

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En juillet 2009, c'est avec un groupe très sympathique de marcheurs alsaciens entraînés par Robert et un guide très dynamique, Karim, que nous avons découvert l'Islande en autocar et à pied.

Départ le 16 juillet 2009 Colmar - Roissy - Reykjavík

Le train part de Colmar sans notre "chef" qui a oublié sa pochette avec tous ses papiers à la maison. Heureusement nous avons environ 1 heure d'attente à Strasbourg ce qui lui laissera le temps d'arriver !

Après quelques avatars liés à une grève surprise du personnel au sol de SAS à Roissy nous avons pu nous envoler pour Reykjavík à bord d'un Boeing 757-200 à 16 h 45 avec 4 heures de retard.

L'attente est longue devant le comptoir d'enregistrement ...
et chacun s'occupe comme il peut !

Après un vol sans histoires de 2228 km à une altitude de 36000 pieds (près de 11000 m) et à une vitesse de 914 km/h nous atterrissons à Keflavík à 18 h 50 (heure locale) après avoir survolé le nord de la France et l'Angleterre.

C'est un car (nommé Schelcher : jusqu'où va se nicher la célébrité !) qui nous conduit à notre hôtel (Fosshótel Suðurgata) à Reykjavík. Il s'agit apparemment d'une résidence étudiante et les chambres sont équipées de kitchenettes.

Le dîner se passe dans un restaurant de Reykjavík où nous rejoint Karim, notre guide. Sur le trajet de retour vers l'hôtel, nous faisons une halte au cimetière, très boisé, où se trouve parmi les tombes une stèle à la mémoire des Pêcheurs d'Islande que nous a si bien contés Pierre Loti dont une phrase figure sur la stèle : "Il ne revint jamais. Une nuit d'août, là-bas, au large de la sombre Islande, au milieu d'un grand bruit de fureur, avaient été célébrées ses noces avec la mer."

Vendredi 17 juillet : Reykjavík - Vík

Nous prenons possession de notre car qui va nous conduire tout autour du pays et même si le temps n'est pas vraiment au beau fixe, le soleil est dans nos coeurs ! Mais depuis hier soir où nous nous promenions en bras de chemise, il a vite fallu enfiler une petite laine !

Voici notre bus avec Karim, notre guide et Siggi, notre chauffeur.

notre sympathique groupe

et surtout notre G.O., Robert !

Et voici notre périple

Dans cette première journée, Karim nous parle de l'Islande : pays de 103 000 km2 et qui compte 300 000 habitants essentiellement sur le littoral dont 180 000 dans le grand Reykjavík. Au début du XXème siècle, il n'y en avait que 80 000. 20 % de la surface sont des zones de paturages et 10 % des glaciers. Tous les glaciers recouvrent des volcans. Le reste du pays est occupé par des déserts volcaniques.

Depuis un an l'Islande vit une faillite financière avec effondrement du système bancaire : la couronne a perdu près de 80 à 90 % de sa valeur ce qui a bien sûr entraîné une forte augmentation du coût de la vie ainsi que de nombreuses faillites d'entreprises. Aujourd'hui l'Islande souhaite adhérer à l'Europe.

L'islandais fait partie de la langue germanique, partie nordique. Il existe 2 lettres issues de l'alphabet runique : le ð se prononce un peu comme le th anglais,le þ un peu comme un v. La langue a très peu évolué avec création de nouveaux mots quand cela était nécessaire (simi = fil qui parle !). Le norvégien reste assez proche de l'islandais. La population est en effet essentiellement issue des Vikings d'origine norvégienne qui ont écumé les côtes anglaises et faisaient des esclaves amenant ainsi une population mélangée. S'y sont rajoutés des morutiers au XIXème et début du XXème siècle.

Notre car va nous conduire de Reykjavík à Vík en passant à côté des usines géothermiques qui alimentent Reykjavik en eau chaude. On voit les pipelines qui acheminent l'eau vers la capitale. 90 à 95 % des foyers sont équipés en eau chaude et électricité par géothermie. Les piscines qui profitent également de la géothermie sont un élément indispensable à la vie sociale du pays.

Nous traversons la ville de Hveragerði (qui signifie "Jardins chauds") et qui pratique des cultures de fruits et légumes sous serres chauffées par géothermie. Nous faisons un premier arrêt dans une zone où se produisent de fréquents tremblements de terre. Les constructions sont soumises à des normes parasismiques pour résister à des secousses de 5,6. Nous voyons des fumeroles tout autour de nous et de petits cratères bouillonnants. Je ne présenterai pas ici les fleurs (ni les animaux, surtout des oiseaux, que nous verrons plus loin) préférant les regrouper en une rubrique globale à la fin de notre périple pour éviter les redites.

Nous traversons Sjelfoss (5000 habitants) et apercevons un grand glacier (950 km2), le 2ème par sa taille. Nous apercevons aussi le volcan du Mont Hekla, le plus dangereux d'Islande, qui peut entrer en éruption à tout moment. C'est dans ce secteur que se situent le glacier de l'Ile Montagne, Eyjafjallajökull (dont le volcan vient d'entrer en éruption en avril 2010 provoquant de graves perturbations du trafic aérien sur toute l'Europe : mais lors de notre séjour il était encore bien endormi !) et le Tindfjallajökull.

Après avoir traversé Hella, nouvel arrêt près de la chute d'eau de Seljalandsfoss derrière laquelle nous passons.

Juste à côté se trouve d'autres chutes moins impressionnantes mais très belles également. Les plus intrépides vont monter pour voir le haut de la cascade mais certains auront un peu de mal à redescendre !

Après le déjeuner au pied de la cascade, nous roulons à côté de collines vertes noyées dans la brume avant de rejoindre la chute de Skogafoss, haute de 60 m.

Ces 2 cascades (Seljalandsfoss et Skogafoss) sont alimentées par les eaux du glacier Eyjafjallajökull : dans quel état sont-elles aujourd'hui après l'éruption du volcan ?

Puis nous visitons le musée et l'écomusée de Skogar

C'est un musée consacré à la vie islandaise et à la navigation (avec cette étonnante moufle à 2 pouces)

A l'extérieur l'écomusée comporte une petite église où Marie nous fera une petite séquence à l'orgue

une école avec sa salle de classe, des maisons d'habitation, une forge ...

et touours ces collines vertes

Au large se situent les îles Vestmann, nées d'une éruption volcanique. Nous passons également à côté du Mirdalsjökull (glacier de la vallée au marais) au centre duquel se trouve le volcan Katla très surveillé (en raison d'un important risque de crue glaciaire en cas d'éruption : on craint actuellement encore plus son réveil en raison de l'érution du Eyjafjallajökull voisin).

Dernière halte sur le site de Hálsanefshellir avant Vík sur une plage près de la roche percée où nous pourrons voir de nombreux macareux. Les rochers offrent des images superbes.

La nuit se passe dans un refuge amélioré, Guesthouse Lundi(avec chambres doubles ou triples) après un succulent repas (Minestrone, eglefin et riz, poires au chocolat) préparé par Karim.

Samedi 18 juillet : Vík - Skaftafell

Nous partons avec une visibilité très réduite. Vík signifie la baie des fumées. Compte tenu du manque de visibilité nous escamoterons la visite du promotoire de Hjorleifhöfdi au cap de Kjorlevur où débarquèrent les Vikings. Nous rencontrons des monticules sur lesquels poussent des ellymes des sables. Il s'agit de formations rocheuses (pseudo-cratères) formées par l'eau qui s'est figée puis qui a fondu. Nous nous trouvons en fait dans une zone de volcanisme de faille éruptive qui a produit ces terres sur une distance d'environ 30 km sur un axe NE - SO. Une autre faille éruptive date de 1783 et a produit 800 000 m3 de cendres de matières volcaniques et de lave sur environ 30 km. Les fontaines de lave avaient atteint 800 m de haut et ont modifié le climat et assombri le ciel pendant plusieurs années, responsables de famines dans toute l'Europe du Nord (à l'époque le problème du trafic aérien ne se posait pas !!!) et portent peut-être une part de responsabilité dans la révolution française. 20 à 30 000 personnes sont mortes de troubles secondaires liés à l'éruption. Nous faisons halte dans un paysage époustouflant. Il s'agit d'une coulée colonisée par des mousses, en fait des saules laineux. Cette coulée couvre 750 km2 sur une épaisseur de quelques mètres et va jusqu'à la mer car la lave était très fluide en raison d'une teneur en silice relativement faible. L'éruption a duré de 5 à 7 ans. Au milieu de ces mousses,on trouve un bosquet de conifères. Ces arbres ne sont pas autochtones : la végétation en Islande est composée essentiellement de bouleaux et de saules. Mais un certain nombre de plantations de conifères ont été tentées.

Nous rejoignons ensuite le Canyon de la Plume (Fjadrárgljúfur). La roche du canyon est de la palagonite. Ces gorges impressionnantes surplombent la rivière qui se trouve 100 m en-dessous et nous montre des vues que les malheureux sujets au vertige ne pourront contempler !

Arrêt à côté de ce petit hameau où vivaient 2 frères dont l'un est décédé récemment. Lorsque l'on voit la voiture et le tracteur on imagine bien l'age de ces frères ! Tous sont enterrés à côté de la petite église de Núpsstaður au pieds de l'imposant plateau de Lómagnúpur.

La route se poursuit autour de l'imposant glacier Vatnajökull

La région du Vatnajökull a connu une éruption subglaciaire en 1996 à laquelle a succédé une crue cataclysmique qui a balayé la plaine. C'est dans ce groupe glaciaire que se situe le point culminant de l'Islande à 2119 m (Hvannadalshnúkur). Notre après-midi va se dérouler sur les pentes du Vatnajökull pour une balade de 3 h 30. Tout au long de notre balade, qui se déroule sous un ciel clément, nous voyons ces superbes paysages très verts et toujours des chutes d'eau et les montagnes enneigées en arrière-fond. Parvenus au bord du glacier nous pouvons admirer le lagon avec ses icebergs

Mais incontestablement la plus belle chute au cours de cette promenade est Svartifoss avec ses superbes orgues basaltiques

Nous passons la nuit au Fosshotel de Skaftafell.

Dimanche 19 juillet : Skaftafell - Höfn

Le pays est recouvert de moraines tout le long de la route et toujours dans le fond cet immense glacier qu'est le Vatnajökull.

Nous faisons une balade de 3 h dans la moraine où l'on voit parfois ces énormes blocs rocheux amenés là par les éruptions et leurs crues cataclysmiques. Nous sommes survolés par de nombreux oiseaux en particulier des grands labbes qui nous surveillent. Nous atteignons finalement le lagon de Jökulsarlon et ses icebergs où nous observerons de nombreux canards.

La route nous conduit ensuite jusqu'à Höfn en contournant toujours le Vatnajökull.

C'est une petite ville où nous profitons d'un bain dans une piscine découverte où l'eau doit être aux alentours des 37° mais l'air extérieur ne doit guère dépasser les 10° ! Vite il faut courir pour retourner au vestiaire où heureusement les douches sont bien chaudes. Puis nous profitons d'un petit tour de la ville qui est bien animée musicalement ce dimanche soir.

Nous passons la nuit à l'hôtel Edda qui est une école réaménagée en guise d'hôtel durant les mois d'été avec des chambres privés mais des sanitaires collectifs.

Lundi 20 juillet : Höfn - Egilsstaðir

Nous démarrons la journée par une balade vers une petite île située en face de Höfn. La traversée est un peu scabreuse mais nous avons tous un sacré look avec notre tenue ! Et toujours dans le fond le Vatnajökull. Sur l'île, des carcasses de poissons et des os de baleines

Un jeune pêcheur nous présente le poisson séché (Lura, un genre de carrelet) dont il envisage la commercialisation. Mais ce n'est pas auprès de nous qu'il trouvera ses prochains clients !

Nous poursuivons l'histoire de l'Islande avec Karim. Avant les colons norvégiens (dont Erick le Rouge), il y avait des moines irlandais. Les colons norvégiens se sont installés, certains sont allés jusqu'au Groenland. L'Islande a connu l'indépendance du Xème au XIIIème siècle, puis sous domination norvégienne, puis sous domination danoise jusqu'au XIXème siècle. La 2ème guerre mondiale met fin à l'occupation danoise. Une bataille navale eut lieu en 1941 à l'est de l'Islande avec le Bismark qui fit exploser un navire britannique avant de se saborder après avoir été touché à 600 km de Brest au cours de la poursuite qui s'ensuivit. Le 17 juin 1944 fut proclamée l'indépendance de l'Islande.

D'Höfn nous prenons la route vers Egilsstaðir. Il y a une usine d'aluminium à Reyðarfjörður. La bauxite vient d'Australie ou d'Afrique. Le barrage se trouve à l'intérieur des terres. Nous longeons toujours ces paysages verts mais très tourmentés entrecoupé par un petit arrêt de nécessité (!).

Nous parcourons ensuite le site de l'ancien hôpital des pêcheurs français en Islande dont la restaration a été interrompue faute de financement et qui est en piteux état.

Nouvel arrêt à Fáskrúðsfjörður où se trouve un musée de la pêche française en Islande.

Nous poursuivons notre route vers Egilsstaðir.

Egilsstaðir est la grande ville de l'est. Elle compte 4 à 5000 habitants. C'est une région très boisée grâce à la reforestation entreprise depuis une quarantaine d'années.

Nous dormons dans une école transformée en été en hôtel avec chambres privatives mais douches et sanitaires communs.

Mardi 21 juillet : Egilsstaðir - Askja

Aujourd'hui nous allons aborder les pistes de l'Islande.

Petit pas de danse avant le départ, avec Marie au piano !

Mais tout d'abord nous faisons un premier arrêt à Atlavík au bord du Lac Lagarfljót qui abriterait, selon la légende, un monstre dont on aperçoit parfois le corps mais jamais la tête ni la queue, celles-ci ayant été attachées au fond du lac par des sorciers finlandais à l'issue d'une rude bataille ! Cependant nous n'avons pas aperçu le monstre !

Après avoir suivi la route n° 1 vers le nord puis vers le sud-ouest, nous emprunterons la piste 901 qui redescend vers le sud puis les pistes 905 et 910 qui rallient Askja. Mais sur cette piste caillouteuse, quelqu'un dans le bus a vu quelque chose s'échapper : effectivement le bus a perdu un enjoliveur que Jean-Luc va nous retrouver !

Au long des pistes nous traversons des gués plus ou moins larges, plus ou moins profonds.

On constate la disparition progressive de la végétation. Nous traversons des terres à 99 % volcaniques. Mais les paysages au loin sont d'une extrême variété et parfois un rayon de soleil (rare ...) illumine les collines alentour. A plusieurs reprises nous admirons (bien que recouverte de nuages) le Mont Herðubreið (la montagne aux larges épaules). Mais la chaleur n'est pas au rendez-vous !

Lande pierreuse et vent debout

Donne pied sûr et bon genou

Celui qui demeure à l'abri

Passe à côté de la vraie vie

Ces paysages ont été créés par l'éruption volcanique de 1875 qui a provoqué une coulée de lave de 5000 km2.

Nous traversons un pont qui surplombe un torrent, la Rivière du glacier de la montagne : le pont est fermé par une barrière qu'il faut refermer derrière soi.

Et tout à coup, sur cette piste sablonneuse, arrive ce qui devait arriver avec un car qui n'est pas 4 x 4 : nous nous enlisons. Après des efforts de nos hommes et de quelques femmes, non couronnés de succès, nous ne devrons notre salut qu'à un équipage grenoblois qui nous sortira de ce mauvais pas ! Nos sauveteurs vont aussi fournir du poivre, soi-disant efficace pour réparer une fuite du radiateur d'un camping-car roumain ou bulgare : je ne sais pas si le camping-car a pu redémarrer ! Mais avant de remonter dans notre bus nous allons marcher un peu avant de retrouver une terrain un peu plus stable !

Nous arrivons au terme de notre périple de ce jour, au refuge d'Askja. Une petite promenade nous emmène au fond de la gorge où se trouve une belle cascade.

Voici le refuge et le bâtiment des sanitaires.

Nous verrons le cratère demain.

Nuit en refuge - dortoir après un dîner concocté par Karim (Pot-au-feu d'agneau)

Mercredi 22 juillet : Askja

Les panneaux près du refuge donnent quelques explications sur les différentes curiosités (en islandais et en anglais seulement).

Aujourd'hui, c'est une journée de randonnée de 5 heures. Mais le vent violent (100 - 110 km/h) qui nous accompagne tout au long de cette journée va rendre cette randonnée difficile. Dans la plaine, on voit cette immense étendue de terres volcaniques et on aperçoit au loin le Mont Herðubreið (la montagne aux larges épaules) pour une fois sans nuages.

La montée se passe dans la bonne humeur (même si certaines (dont je fais partie !) peinent un peu). Il fait un froid quasi-hivernal malgré le soleil qui pour une fois nous honore de sa présence et tout le monde reste bien emmitouflé durant la pause déjeuner qui se passe pourtant à l'abri du vent dans les rochers !

Après le déjeuner commencent les vraies difficultés. On a même failli perdre Annette qui s'est pratiquement envolée et a été sauvée in extremis par Marie ! Il faut dire que la force du vent soulevait les batons de marche qu'il fallait tenir fermement. A cela, il faut rajouter les passages sur les crêtes et la descente vers le cratère qui a posé quelques soucis à Bernard, que le vertige handicape fortement.

La descente se termine à proximité de la caldeira. Celle-ci est occupée par un immense lac, l'Öskjuvatn, qui s'étend sur 6 km d'une profondeur de 217 m. Ce cratère s'est formé lors de l'éruption de 1875. Tout autour du cratére on voit des fumeroles témoignant de la chaleur du sous-sol.

Les plus courageux iront jusquau bord du Viti, petit cratère à côté de la grande caldeira. On le croirait preque recouvert de neige tellement l'eau est de couleur blanche bleutée.

Le retour vers le refuge se fait dans ce terrain de cendres volcaniques. Nous traversons ces zones de coloration rouge desquelles émane une certaine chaleur (que l'on sent également en touchant le sol)

2ème nuit au refuge après un succulent gigot d'agneau cuisiné par Karim. Tout le monde est content de prendre un peu de repos !

Jeudi 23 juillet : Askja - Husavík

Ce matin il neige ! Et toute la journée, nous subirons la pluie et le grésil. Quelle chance que ce temps n'ait pas perturbé encore davatange la randonnée d'hier !

Nous traversons toujours ce paysage volcanique : c'est le désert des crimes et des maléfices. Mais au milieu on observe une sorte d'oasis : c'est une zone où l'eau ne manque pas, nommée "Herðubreiðarlindir" (sources du Herðubreið) et la végétation en a profité. Nous faisons quelques pas dans ce secteur ; Nous voyons des formations de lave cordée : le volcan-bouclier a rejeté une lave très fluide. Et au loin, à nouveau noyé dans la brume, Herðubreið.

C'est là que le proscrit Eyvindur-des-Montagnes passa un hiver dans cette cache.

Un nouveau gué (avec mode d'emploi pour éviter de noyer son moteur !) plus tard, nous passons à côté d'une cabane de berger

Puis la forteresse des chevaux, ancien volcan emporté par une crue glaciaire.

Arrêt à la chute de Dettifoss, une des plus impressionnantes cascades d'Europe. Elle est haute de 44 m avec un débit de 500 m3 par seconde sur la rivière Jökulsá á Fjöllum. Elle est surplombée en amont par la cascade de Selfoss et suivie en aval par celle d'Hafragilsfoss. L'ensemble se situe dans le parc national de Jökulsárgljúfur.

Arrêt (malheureusement bien mouillé) sur le site d'Asbyrgi et son beau lac.

Nuit d'hôtel à Husavik au Fosshotel après une petite visite de la ville à la convenance de chacun. On y trouve une jolie petite église avec un très bel orgue. Le port abrite des baleiniers qui sont surtout utilisés aujourd'hui pour les promenades touristiques de vision des baleines.

Vendredi 24 juillet : Husavík - Mývatn

Le retard au démarrage (contrôle d'alcoolémie de notre chauffeur qui a fait la fête hier soir en buvant plusieurs bières : même si son taux d'alcoolémie est faible, il n'est cependant pas à 0 et le flic lui demande d'aller boire un café et de retarder le départ !) nous donne le loisir d'aller refaire un tour au port : le brouillard s'est levé et la visibilté est bonne ce qui nous donne un tout autre décor.

Nous passons à côté de zones d'activité géothermique dont on voit les fumerolles. On y voit des serres permettant ainsi la culture de fruits et légumes. Également des collines aux couleurs chatoyantes.

Nous atteignons Mývatn ("Lac aux mouches") qui abrite la plus grande concentration de canards d'Europe et de nombreux oiseaux. Au fond on aperçoit une montagne bleue avec un plateau tubulaire.

C'est un lac peu profond (3 à 4 m de profondeur) créé par une des 2 coulées majeures survenues dans la région entre 1724 et 1729. L'autre éruption était une éruption sur failles du Krafla qui a provoqué des fontaines, des fleuves et des coulées de lave : il s'agissait d'une activité effusive. Une usine de traitement des algues diatomées a existé jusqu'à il y a 4 ans mais a du interrompre ses activités en raison de la pollution du lac. Le magma se situe entre 3 et 7 km de profondeur. La géothermie permet de fournir toute la région en eau chaude et en électricité. On a assisté à un nouveau cycle éruptif entre 1975 et 1984. Au pied du volcan se trouve une centrale électrique géothermique menacée à tout moment par une nouvelle éruption.

Nous parcourons à pied les paysages tourmentés de cette zone volcanique du Leirhnjúkur. A proximité la végétation se limite à des mousses et quelques fleurs. On trouve quelques formations de lave cordée. Les hummocks sont des zones bombées créées par les périodes successives de gel et de dégel. De tous côtés s'élèvent des fumerolles. Et la coloration jaune témoigne de la quantité de soufre présente dont l'odeur caractéristique ne fait pas défaut. Il vaut mieux éviter de tremper les doigts dans le lac blanchâtre dont la température est très élevée (et la composition riche en acide sulfurique pas très bonne pour la peau !). Les couleurs de rochers sont d'une extrême variété.

Puis nous gagnons le site de Hverarönd avec ses marmites de boues bouillonnantes riches en acide sulfurique, ses fumerolles, son labyrinthe de solfatares (zones de dégagement de vapeurs chargée de soufre). Il faut dire que l'odeur de soufre est prenante ! Et les bruits qui émanent de certains cratères évoquent des marmites du diable !

A proximité se trouve une faille qui s'étend sur plusieurs km et qui correspond à la séparation des plaques tectoniques eurasienne et américaine. Elle domine une grotte où se trouve un petit lac souterrain dont l'eau est très chaude.

L'après-midi, nous marchons durant 4 heures dans les paysages tourmentés de Dimmubórgir, véritable labyrinthe de lave.

Nous passons la nuit à l'Hôtel Mývatn.

Samedi 25 juillet : Mývatn - Nýidalur

Après une promenade matinale au bord du lac (pour observer quelques canards et oiseaux),

nous prenons la route pour rejoindre le pied du Vindbelgjarfjall que les plus courageux graviront jusqu'au sommet pour une vue spectaculaire du lac. Je n'ai pas fait partie de ces courageux, me contentant de rester au pied de ce pic dans l'espoir d'apercevoir un gerfaut d'Islande (espoir déçu hélas). Mais c'est là que nous avons pu nous rendre compte de la réalité du nom donné au lac : les petits moucherons sont innombrables et agaçants !!!

Les autochtones ne se promènent que protégés par une espèce de moustiquaire individuelle : Monique en avait une !

Nouvelle marche autour du cratère de Hverfjall

Nous reprenons la route avec un arrêt à la chute de Goðafoss (Chute des dieux) qui tombe d'une hauteur de 12 m mais sur une largeur de 30 m.

Puis nous rejoignons la piste de l'est, la Sprengisande pour atteindre la chute de l'Aldeyjarfoss avec ses magnifiques orgues basaltiques qui dessinent de remarquables sculptures de pierre.

Mais l'angoisse nous étreint : Robert va-t-il effectuer le saut de l'ange (et en arrière de surcroit !) ?

La piste qui passe au pied du Hofsjökull (glacier de 950 km2) nous amène au refuge de Nýidalur après passage d'un nouveau gué.

Nous passons la nuit dans le refuge après un succulent dîner de truites en papillotes cuisinées par Karim. Mais ce soir le dortoir a des allures de tripot (même si certain(e)s ont des jeux plus intellectuels) !

Dimanche 26 juillet : Nýidalur - Landmannahellir

C'est à nouveau sous la pluie et sur une piste très chaotique

que le bus nous transporte et tout à coup nous nous retrouvons en équilibre sur un caillou après en avoir accroché quelques-uns auparavant ! Il faut dire que Siggi pour épargner nos carcasses des soubresauts liés à la route a préféré slalomer entre les gros pavés plutôt que de rouler dessus. Mais l'ingéniosité de Bernard (P) va nous sortir de ce mauvais pas.

Et voila l'objet du délit !

Nouveau moment de frayeur, heureusement sans conséquence, quand nous nous accrochons à nouveau un gros caillou dans un gué (!) car pousser ou dépanner le car dans l'eau n'eut pas été très joyeux !!!

Dans le fond, toujours le Vatnajökull. Puis nous longeons le plus grand lac artificiel d'Islande (90 km2) créé par la mise en service d'une usine hydroélectrique, le Þórisvatn.

C'est au cours du déjeuner que nous nous rendons compte que l'accrochage sur les rochers a provoqué l'écrasement du réservoir de gasoil occasionnant une rupture d'une soudure par laquelle goutte le carburant. Petit arrêt technique pour faire le plein de gasoil (afin d'arriver à destination !) et prévenir le patron de la compagnie d'autocar : demain il sera mis un nouveau car à notre intention ! Il est vrai que si nous avions pu disposer de la voiture des rêves de Jean-louis nous aurions évité une telle mésaventure : encore eut-il fallu disposer de la pointure au-dessus car à 22 on aurait eu un peu de mal à rentrer dans ce véhicule !

Nous reprenons la piste vers Landmannahellir. Les sommets autour de nous plafonnent à 800 - 900 m. Nous nous trouvons quant à nous à environ 600 m d'altitude. Les terrains très acides et les températures froides en hiver font qu'il y a très peu de végétation.

Landmannahellir signifie bulle de lave (hellir = petite grotte). Nous dormons dans ce refuge après un nouveau succulent dîner concocté par Karim : agneau au barbecue et pommes de terre sous la cendre puis bananes au chocolat !

Lundi 27 juillet : Landmannahellir - Landmannalaugar - Skeið (région de Hella)

Petit déjeuner préparé par Robert

Petit tour d'horizon du refuge et des paysages environnants.

Une journée de marche de 10 h à 16 h 30 nous conduit dans des paysages aux couleurs superbement variées. Une fois de plus le ciel est avec nous : à chaque journée de randonnée, nous avons bénéficié d'un temps clément et même beau comme c'est le cas aujourd'hui. Après avoir longé un grand lac au bord duquel nous trouvons des oiseaux et des poissons morts (pollution ?), nous entamons une montée qui va nous conduire sur le site remarquable de Landmannalaugar aux merveilleuses couleurs des dômes que nous voyons tout autour de nous.

Après la descente, pique-nique sur les flancs de la montagne, entourés de multiples sources brûlantes, jaillissant en mini-geysers

que nous explorons avant de reprendre notre route

dans la vallée entourée de ces montagnes colorées

Nous atteignons le champ de lave très tourmenté de Laugahraun où nous trouvons en particulier de magnifiques roches d'obsidienne

Un bain dans les sources chaudes était prévu à l'issue de cette belle journée mais le vent et la fatigue ont eu raison des rares volontaires !

Et voici notre nouveau bus : lui au moins est 4 x 4 : il est bien dommage que ce ne soit pas celui qui ait été mis à notre disposition dès le départ !

Malgré cela, il sera incapable de nous monter au bord de ce superbe lac dans la caldeira d'un volcan. Nous le rejoignons à pied.

Nous marchons dans les coulées du Mont Hekla qui datent de la fin du XIXème et début du XXème siècle. Le mont Hekla est un des volcans les plus dangereux d'Islande de par son activité effusive mais aussi explosive. Il est cause de nuées ardentes et nous traversons un désert de cendres. L'éruption de 1104 a occasionné un nuage de cendres qui a recouvert les villages vikings qui se trouvaient là.

Nous passons la nuit à l'hôtel Hekla d'où nous apercevons la chaîne volcanique en arrière-plan

Mardi 28 juillet : Skeið - Reykjavík

C'est le dernier jour de notre périple qui va nous conduire à nouveau dans de magnifiques sites.

Tout d'abord, nous faisons un premier arrêt à la cascade de Gullfoss. Au fond on aperçoit une montagne de palagonite (née aussi sous la glace). Une crue cataclysmique a creusé un canyon en quelques jours en raison d'un débit 2000 x supérieur au débit normal. En cas de crue, le débit atteint 126 m3/s. Cette chute se subdivise en 2 niveaux atteignant au total 32 m (11 m + 21 m).

2ème arrêt à Geysir. C'est l'un des 2 grands geysers d'Islande. En réalité, le site d'origine a cessé de fonctionner à cause des dépots permanents qu'il occasionnait. Un nouveau geyser a été créé. La cheminée fait 30 m de profondeur et la température atteint 130 à 135°. Au fond de la cheminée, l'eau plus légère remonte et s'élève ce qui provoque un effet de vaporisation qui éjecte l'eau et la vapeur avant de redescendre.

Autour du grand geyser on en voit de petits ainsi que de petites mares d'eau très chaude.

Nous atteignons à présent un grand lac, le plus grand d'Islande, Þingvellir, qui s'étend entre les 2 plaques eurasienne et nord-américaine. Ces 2 plaques s'écartent de 2 cm par an. On voit nettement une coulée de lave issue du volcan-bouclier. L'eau qui est filtrée par ces couches géologiques permet au lac d'abriter de nombreux poissons en particulier 2 variété d'ombles, des truites, des épinoches.

Þingvellir est le site de l'ancien parlement d'Islande comme l'expliquent les panneaux explicatifs disséminés dans le site. Ce site était déjà utilisé lors des rassemblement des Vikings et c'est là que fut annoncée l'indépendance de l'Islande en 1944.

Nous nous promenons à la jonction des plaques nord-américaine et eurasienne dans ce site d'une grande beauté.

Nous rejoignons Reykjavík vers 16 heures et profitons de cette fin d'après-midi pour parcourir les rues de la ville (sous la pluie qui nous aura souvent accompagnés !) et découvrir la cathédrale malheureusement en travaux (comme toutes les cathédrales ou presque !!!). Je me suis permis de rajouter des photos de la cathédrale sans échaffaudages telle que nous aurions espéré la voir !

Vers minuit après quelques émotions (recherche d'un scout disparu dans l'aéroport) nous décollons avec 1/2 h de retard.

Mardi 29 juillet : Paris - Colmar

L'atterrissage a lieu à l'heure. Les bagages un peu longs à arriver (surtout ceux de Robert !) nous donnent quelques frayeurs car nous n'avons pas beaucoup de battement pour atteindre la gare TGV de Roissy. Cependant nous sommes sur le quai 5 mn avant le départ du train qui nous amène à Colmar où nous attend un steak - frites ! Cela va nous changer de l'agneau et du hareng !!!

Les oiseaux d'Islande

Il y a peu d'animaux en Islande mais nous avons vu de nombreux oiseaux.
Tout d'abord les macareux. Nous n'avons pas pu aller à Dirhólaey qui est le paradis des macareux. Mais actuellement il est demandé aux cars de touristes d'éviter d'y passer pour ne pas troubler leur tranquilité. C'est donc à Hálsanefshellir que nous avons pu admirer toute une colonie de ces superbes palmipèdes. Malheureusement nous n'avons pas pu nous en approcher beaucoup car ils perchent dans les rochers. Et lorsqu'ils volent ils sont si rapides qu'il est difficile de les photographier. Le soir ils se rassemblent sur la mer où ils se nourrissent en pêchant. Heureusement grâce à Gilles qui avait pu les surprendre à Dirhólaey en 2007 j'ai pu récupérer ces magnifiques photos en gros plan. On croirait vraiment des peluches !

Nous avons également rencontré de nombreux canards ainsi que des oies sur les différents lacs et sur le lagon.

On trouve principalement des bernaches nonnettes et des oies cendrées sur le lagon.

 

Sur le lac de Mývatn nichent de nombreux canards et des cygnes siffleurs

Lors de notre balade sur la moraine nous avons pu admirer le vol des grands labbes et Gilles a même réussi à s'en approcher de très près.

De nombreux sternes également bien reconnaissables à leur queue

Et de nombreuses autres races

Une grive mauvis
Un huitrier-pie
Un pluvier doré
Un courlis
Une mouette rieuse (?)
et des oiseaux que je n'ai pas su identifier

Autres animaux

Ce sont essentiellement les chevaux et les moutons. Nous avons également rencontré un phoque à la sortie du lagon.

Les chevaux islandais constituent une race typique qui n'a pas subi de croisements depuis le Xème siècle car les importations de chevaux sont interdites sur l'île depuis cette période. Ces chevaux sont vraisemblablement les descendants directs des montures amenées par les vikings. Le cheval islandais resta très longtemps une race exclusive à l'île d'Islande et ne fut exporté que tardivement, au XXe siècle. Ces animaux sont caractérisés par leur taille réduite, leur robustesse, leur rusticité, leurs robes variées et leur particularité de posséder fréquemment cinq allures, soit le tölt et l'amble en plus des trois allures habituelles du cheval.

On trouve de nombreux troupeaux de moutons disséminés sur de grandes étendues. Pour vivre de l'élevage, un fermier doit posséder au moins 800 têtes de moutons.

On trouve aussi des vaches laitières. Pour en vivre, un fermier doit en posséder au moins 40.

Fleurs et arbustes

La végétation est relativement pauvre. Cependant on rencontre un assez grand nombre de variétés de fleurs. Les arbres se limitent presaue exclusivement à des bouleaux et des saules. Les conifères ont été plantés dans le cadre du reboisement mais les sites où l'implantation a réussi sont relativement limités. C'est surtout autour d'Egilsstaðir que l'on en trouve.

Les saules laineux sont de tout petits arbustes qui poussent au ras du sol. Mais il existe d'autres variétés de saules : la 2ème photo représente un saule à feuilles larges (?)

J'ai pu identifier un certain nombre de fleurs. Certaines sont bien connues chez nous puisqu'on les retrouve dans nos prairies alpines.

L'angélique La potentille des marais La gentiane
Les linaigrettes L'armeria L'alchemille Le lichen
Les silènes uniflores Le thym sauvage ou serpolet Les elymes des sables Les lupins d'Alaska

Pour les autres, je compte un peu sur les autres participants pour m'aider à leur donner un nom !

Et les cailloux ont des couleurs extraordinaires en raison des lichens qui les ont colonisés

mais aussi par la diversité de leurs couleurs

Pour terminer sur une note d'humour voici 2 panneaux un peu inédits chez nous : le premier ne nous a pas semblé particulièrement efficace et nous aurions pu nous faire un peu d'argent de poche dans le point d'eau à côté duquel il se situait !

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Dernière mise à jour du site 15-02-2023